Et moi dans tout ça !??


Et moi dans tout ça !??

A oui, c’est vrai, fini les vacances, nous approchons du 27 septembre 2013 date de l’audience de vérification de la créance de l’URSSAF où ils diront si je dois payer 53000 euros ou…1591 euros !

Nous sommes le jeudi 26, il est 20h30.

Mon portable sonne… Tiens un SMS…

C’est mon avocat :

« Bonsoir Pierre, vas tu demain à l’audience de vérification de créance ?

Je n’y serais pas car souffrant. De plus, suis de perm garde a vu.

A bientôt, B. W… »


Ah ! Les rats quittent le navire !!!

Bah, mieux vaut être seul que mal accompagné me dis-je.


Nous sommes le vendredi 27 septembre 2013, il est 11h et je suis à nouveau dans le couloir du palais de justice.

C’est bien plein. Le représentant du mandataire arrive, il a reçu confirmation officielle de l’URSSAF : après vérification, je ne devais que 1591 euros !

Je lui fais donc remarquer que toute cette affaire n’avait donc pas lieu d’être et souligne le gâchis dont j’ai été victime.

Il me rétorque que la décision de liquidation a été prise et qu’il ne sera pas possible de revenir en arrière : « c’est comme ça » !

Il me demande pourquoi mon avocat ne propose pas un étalement qui peut aller jusqu’à10 ans car, me dit il, « ces sommes il va bien falloir que vous les payiez » !

A propos d’avocat, je lui montre le SMS reçu la veille. Il a l’air un peu gêné et se met à faire les cent pas dans le couloir en regardant ses chaussures… Il est vrai qu’elles sont rutilantes et méritent que l’on y porte attention.

Je reconnais dans le public qui s’amasse maintenant dans le couloir des « habitués » que j’ai déjà rencontré lors d’une autre audience.

Deux personnages sympathiques avec qui j’engage la conversation histoire de tuer le temps. Dans les sujets abordés, il y a bien sûr la raison de nos présences ici.

Je leur résume un peu mon histoire. Ils sont étonnés et scandalisés. Ils me suggèrent d’en faire un bouquin. Tiens donc… Eux aussi !

Il va vraiment falloir que je m’y mette !

 

J’entre dans la salle d’audience à 12h40, précédé du représentant du mandataire.

Il y va de son traditionnel « Madame la présidente » (et oui c’est toujours la même) et lui fait lecture des conclusions définitives de l’URSSAF.

Rapide échange de regards entre elle et le greffier… Elle me regarde et me demande « Vous êtes d’accord » ?

« Oui, c’est exactement dans la fourchette que j’évoquais depuis le début »  Elle ne retiendra de ma réponse que le oui.

Elle griffonne, signe et : « Bon, voilà c’est terminé, merci » !

Je rentre chez moi…

 

Il me reste à attendre de recevoir « l’addition » majorée des frais de justices assaisonnée de 750 euros supplémentaires pour les frais de l’appel « foiré » par mon avocat.

A par ça, la vie est belle !


Bilan :

-je n’ai plus de boulot ;

-vingt ans de carrière ont été ruinés depuis deux ans ;

-je suis sans revenu ;

-Pôle emploi m’a clairement signifié qu’à mon âge et vu ma situation, je n’avais rien à attendre d’eux.

-Je n’ai droit à aucune aide (RSA etc.), ma femme étant retraitée de la fonction publique nos revenus sont juste à la limite.

-Mon état de santé n’est pas des meilleurs.


Allez, soyons positif : je vais l’écrire ce bouquin !

Si on y réfléchit bien, si l’on ne m’avait pas empêché de travailler durant ces deux années, j’aurais parfaitement pu payer en temps et heure ces sommes réclamées. Tout cela était inutile, basé sur un mensonge et donc n’a servi qu’à me détruire.

Ce ne sont pas nécessairement les individus qui génèrent ce genre situations, mais le système carnivore et anthropophage qui les abrite.

Ce système couvre leurs besoins quotidiens avec de bons salaires et des avantages sociaux. Il laisse la place à leurs ambitions dans « la carrière ».

Il leur procure la certitude d’être utiles voire indispensables. Il leur donne une supériorité sur le vulgum pecus.

Cette anesthésie par le bien être et le sentiment de pouvoir va engendrer ces comportements froids et détachés de toute vraie humanité.

Tout individu n’appartenant pas à leur caste représente un potentiel ennemi qu’il faut mettre à terre avec les armes dont les institutions et l’état les ont doté.

Ils doivent défendre becs et ongles « l’ordre établi » et pour eux, ce qui se trouve en face sous leurs regards n’est pas un être humain, c’est juste une ligne de budget qu’il faut solder !

Oui, vu comme ça, il faut l’expliquer au plus grand nombre car une telle histoire est inimaginable pour 90% des gens que l’on croise dans la rue…

 
Alors, je vais l’écrire ce bouquin !

Après tout, j’ai la manie de prendre des notes et j’ai un dossier avec toutes les pièces classées chronologiquement. Voilà qui devrait faciliter le travail !