La fin est proche... (ou pas ?)

La fin est proche… (ou pas ?)


Je continue mes pérégrinations sur le Web, toujours à la recherche de témoignages voire de solutions… Je croise alors le site d’une association nommée « Sauvons Nos Entreprises » (tout un programme), et là encore, je constate que je ne suis pas seul face à ce genre de situation. Je note précieusement leurs coordonnées.

Une Xeme audience… Mon avocat arrive en retard, visiblement énervé. Pas vraiment d’échange sympathique comme à l’accoutumé. Il réitère sa désormais traditionnelle question : « quoi de neuf !?? ».

L’attente dure une éternité (convoqués à 11h, nous passerons à 12h45 !) et, dans le couloir, je discute avec le représentant du mandataire de justice et lui précise que nous n’avons toujours aucun justificatifs…  Il me dit alors vouloir reporter à nouveau…

J’en profite pour questionner mon avocat sur l’appel formulé il y a maintenant un an (!!!). Il me réponds de manière évasive : « Non, ce n’est pas bon… » Je lui demande la raison, il hausse les épaules et me dit : « Oh, c’est technique… ».

J’apprendrais par la suite que dans la rédaction de son appel, il a omis de citer le mandataire de justice et que donc cet appel est non recevable.

Nous entrons dans la salle d’audience. La juge est toujours la même. Arrive en tête le représentant du mandataire qui demande immédiatement un nouveau report. Mon avocat acquiesce.

La juge déclare sur un ton tranchant : « Le ministère public est contre »…

La messe semble dite !

L’affaire est mise en délibéré au 15 février prochain.

Le vendredi 1er mars 2013, je reçois la visite d’un huissier, en son temps très médiatique, et qui me communique la décision d’un délibéré du TGI  en date du 15 février ayant prononcé ma liquidation judiciaire.

Il remonte dans sa voiture en me lançant : « Mon rôle se termine là ! ».

Et moi, je « termine » comment ???

 


Du rôle des autres…

Depuis le début de cette « affaire » j’ai traversé différentes phases. Pas toutes « marrantes » comme vous pouvez le voir.

Ce tissu d’absurdités à l’énoncé duquel  on pourrait répondre « Non, mais ça va pas non !?? » a fini par avoir raison.

Le tribunal la dit ! La petite juge sèche et impitoyable a décidé : je suis « liquidé » !

Bon, me reste à attendre les huissiers à nouveaux, le commissaire priseur avec son joli marteau et les vautours qui se partagerons à vil prix ce qui faisait notre vie. Drôle de programme !

Dans la foulée, comme par automatisme, je revois mon avocat et, conformément à ce qui est écrit au dos de la signification de l’huissier, je lui demande –à nouveau- de faire appel de ce jugement.

Il me dit le faire et me tends à nouveau un dossier d’aide juridictionnelle. Il est vrai, que cette fois, avec plus d’un an sans aucun revenu, je vais en avoir besoin ! 185 euros pour payer une signification par huissier (ce qui est un comble dans ma situation vu ce qu’ils m’ont déjà piqué) : je ne les ai pas !

Cette aide me sera refusée au motif que nos revenus sont trop élevés !!! Cherchez l’erreur alors que la première tenait compte des revenus que j’avais eu en 2011 qui étaient quand même au dessus de zéro !!!

Ah, les temps sont dur Messieurs Dames, nous devons faire des économies, et restreindre les aides… Faut nous comprendre !

Bref, je suis dans la M…. !


Un ami, au courant de ma situation depuis le début m’avancera de quoi faire face.

D’aucun pourrait se sentir humilié de ce genre de situation, mais je n’en suis plus là. Je suis au delà. Et une main tendue sincèrement, sans sentiment de pitié mais animée de simple amitié et d’humanité est bien plus qu’un réconfort matériel.

Comme vous devez vous en douter un peu, la case moral n’est pas au beau fixe.

A ce stade, je dois avoir le même feeling qu’un condamné dans le couloir de la mort. La culpabilité envers ma famille revient et, là, je suis un juge beaucoup plus impitoyable que celle qu’il m’a été donné de voir ces derniers temps.

Je fais un rapide résumé de ce qui m’est arrivé depuis 2012 « pour la postérité » et j’envoie cela au SNE (Sauvons nos Entreprise).

Après tout, cela leur fera un témoignage de plus à verser à leurs dossiers.

Je suis résolu à défaut d’être résigné. Je continue de trouver cela injuste et inacceptable, mais que voulez vous la « justice » a tranché ! La petite dame en robe noire a dit !

S’ils en viennent à tout vendre à cause de ce mensonge administratif, ils auront mes biens, ma maison et mon sang sur les mains en prime. Je suis prêt !

Je prépare une liste d’amis artistes à qui je vais donner les guitares que j’ai fabriquées et celles qui m’ont accompagnées sur scène et ailleurs ; ce sont mes biens les plus précieux. Leur valeur n’a rien de spéculative, c’est juste que je ne veux pas que des rapaces s’en emparent.

Je n’ai pas vraiment besoin de prévenir ma femme, elle le sent depuis longtemps. Je ne sais pas si elle accepte cela, mais nous avons déjà discuté du coté exemplaire que cela pourrait revêtir.

Je ne suis pas vraiment à l’aise avec tout cela, mais je sais maintenant qu’il y en a des centaines comme moi chaque année et je me sens le devoir de faire quelque chose, même si c’est une connerie.

En l’état, ma vie n’a plus de sens tout ce dont je me doutais arrive : la « Justice » n’existe pas : ce terme est à rayer du dictionnaire français !

Vu mon actuel état de santé je ne ferais qu’anticiper un peu les choses. Et si, au moins cela peut réveiller les consciences… J’ai des potes dans les médias qui en parleront sûrement. Avec mes enfants, c’est un peu différents ; mes fils (26 et 25 ans) qui se rendent bien compte que la situation n’évolue pas vers le beau fixe, trouvent ça « con » (sic)… Avec ma fille qui arrive vers ses 18 ans, je n’en ai pas parlé. Pourtant je sais qu’elle a bien compris.

Bref, le temps se couvre méchamment !